Différentes origines sont avancées concernant le mot Treulon : la première s’appuie sur le fait qu’il proviendrait de « très long » ou « très grand ».

Autre hypothèse : l’existence d’un « Treu-long » : le « treu » était un tribut à payer au seigneur sur le gibier chassé sur ses terres. Il aurait été ainsi surnommé « Treulon » par les serfs. A noter que « Jean Treulon » apparaît pour la première fois sur un parchemin datant de 1406.

La première Maison Noble au 14e siècle possédait déjà son pressoir et son cuvier. Pour les vendanges, les paysans de Bruges avaient la stricte obligation de porter leurs récoltes au pressoir du Seigneur des lieux.

L’incendie provoqué par les troupes royalistes détruit une grande partie de la maison en 1642.

C’est Pierre-Jules Dudon qui fait construire le bâtiment actuel en remplacement de l’ancienne Maison Noble. Celui-ci possédait une carrière de pierre située dans le Blayais et autorisait, par acte notarié, son exploitation pour la construction du château.

Pendant la Révolution, le château fut vidé et proposé à la vente aux enchères avec des terres et des vignes mais il fut conservé par Pierre-Jules Dudon après de lourds sacrifices financiers. Pour l’anecdote, la pierre tombale de M. Dudon se trouve au pied du clocher de l’église Saint-Pierre.

En 1825, Étienne Curcier, négociant bordelais endetté, dut vendre aux enchères le château. L’inventaire réalisé à cette époque permet de savoir qu’il comprenait : une salle à manger, une salle de billard, un salon, un petit salon, une grande chambre côté jardin, un cabinet de toilette, une salle de bain, une chambre vis-à-vis, un corridor, une cuisine, une souillarde, des chambres à l’étage, des dépendances dont l’écurie avec 2 juments noires, une remise avec une calèche, une étable avec 13 vaches laitières, 13 génisses et 2 taureaux, une porcherie avec 12 grands cochons et 5 petits et une laiterie.

En 1864, Pierre-François Eyquem rachète le domaine de Treulon. Il est riche négociant en vins, propriétaire au 79 quai des Chartrons. C’est à lui que l’on doit les vastes chais et les écuries attenantes. Il donna au vin de Treulon ses lettres de noblesse et les vins
furent primés à l’Exposition Universelle de Paris en 1878.

A la fin du XIXe siècle, le château fut acquis par le Dr Bouvet qui le remodela et repeupla les arbres et les environs d’essences rares. En 1918, l’une des filles de docteur Bouvet, épousa un nommé Menaud, fils d’un négociant qui se chargera de gérer le domaine. Né en 1920, Jean Menaud, fit d’excellentes études de médecine. Il eut une fin tragique puisqu’il fut trouvé assassiné à son domicile rue David Johnston en novembre 1980 sans que l’on ne retrouve son -ou ses- assassin.

En 1941 et jusqu’à la libération en 1944, le château Treulon fut réquisitionné et aménagé pour abriter un poste allemand (portes blindées, râtelier d’armes et piscine creusée dans le parc).

Après 1945, la famille Bouvet Menaud n’occupa pratiquement plus le château.

Manquant d’infrastructures d’enseignement, le château fut aménagé pour y recevoir une école spécialisée pour les jeunes filles formées à l’administration ou au secrétariat. Ainsi, de 1948 à 1952, le château devint un centre d’apprentissage accueillant 60 à 80 élèves.

Au cours du 20e siècle, en plein essor démographique, la ville de Bruges a souhaité acquérir les terres jouxtant le château
pour installer des équipements collectifs sportifs.

En 1968, après plusieurs années de démarches administratives et juridiques, la ville put acheter du terrain pour installer un
stade comprenant des installations d’athlétisme, des terrains de football, de rugby et de tennis. 

Après 18 années de tractations et de recours, la ville devient propriétaire du château et de ses dépendances en 1979.